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tures des anciens corps à baleines avec les résultats que peut provoquer l’application d’un corset moderne, léger, fait sur mesure et pas serré. D’un autre côté, si les anciens corps à baleines, bien que portant sur tout le buste, pouvaient en raison de leur large surface d’appui sur toutes les parties de la poitrine, être appelés corsets thoraciques. Il n’en est pas de même du corset moderne qui mérite surtout le qualificatif d’épigastrique, puisqu’il agit, je le montrerai dans la suite, comme un lien placé sur l’estomac.

Enfin, la région du thorax, avec laquelle le corset moderne est en rapport, est la région inférieure plutôt rétrécie qui affecte la forme contraire à celle de la partie supérieure évasée du corset.

Si donc quelque déformation de la cage thoracique est produite par un corset, « elle résulte de l’abus que les femmes ont fait du corset ordinaire serré d’une manière exagérée et appliqué sur le thorax dès l’enfance » ; c’est ce que je traduirai encore avec Mme Gaches-Sarraute, qui ne peut être suspectée de tendresse pour le corset moderne (je ne parle pas du type qu’elle a créé) ; la constriction de la cage thoracique a une importance capitale sur la direction du développement osseux, et ce sont les femmes qui se sont serrées pendant longtemps sur une grande étendue, depuis la taille jusque sous les bras, qui présentent un thorax dont la circonférence est très amoindrie, la région dorsale bombée, la région pectorale aplatie et des côtes incurvées vers le bas. Ce sont les corsets hauts et trop serrés qui en déformant le thorax amènent forcément un arrêt dans le développement normal des poumons qui deviennent ainsi plus sensibles aux influences pathogènes.

Les professeurs de chant sont bien à même de se rendre compte de la gêne qu’apporte un corset trop serré dans les exercices respiratoires qu’ils enseignent.

Les conclusions du chapitre thorax de la thèse, consacrées par M. Butin au corset se rapportent, elles aussi, selon leur auteur, au corset trop serré.

Et pour Bouvier, les corsets ne produisent que dans des cas exceptionnels un rétrécissement permanent de la base de la poitrine, c’est sans preuve qu’on les a accusés de déformer la colonne vertébrale.

Toutes réflexions, on le voit, qui incriminent non l’usage, mais l’abus des corsets.

Cependant si les raisonnements, appuyés sur les mensurations et sur les faits démontrent qu’un bon corset ne saurait avoir sur le thorax une influence dangereuse, peut-