Page:Oeuvres de Walter Scott,Tome II, trad Defauconpret, 1831.djvu/112

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ou de m’élancer sur elle comme le tigre… Mais écoutons ; nos joyeux camarades chantent une autre ballade. —

ROMANCE D’EDMOND.

De nos vallons la fille solitaire

Pleure l’amant qui la charmait ;

Rêve d’amour, hélas ! ne dure guère,

Il n’est plus, celui qu’elle aimait !

— Loin de tes yeux je vais perdre la vie ;

La gloire parle il faut partir !

De nos adieux garde un doux souvenir.

Adieu, dit-il, ma tendre amie !

Ma tendre amie,

Un souvenir !

— Du mois de mai j’entends les doux concerts,

Bouton de rose est près d’éclore ;

La rose, hélas : ornera les hivers

Avant que je te voie encore. —

Il tourne bride, il part et suit le cours

De la rivière fugitive. —

L’écho plaintif répète sur la rive :

J’ai donc dit adieu pour toujours

A mes amours !

Oui, pour toujours !

XXIX.

— Quel est ce jeune homme qui semble le ménestrel le plus habile de la troupe ? demanda Bertram, Il y a dans ses chansons le bizarre mélange des regrets et de la gaieté. —

— C’est Edmond de Winston, répondit Denzil, Le hameau s’entretint long-temps des belles espérances que donnait sa jeunesse… Ces espérances sont venues porter leurs fruits dans la caverne de Brignal !… J’observe moi-même tous ses pas… Il y a dans sa manière d’agir des preuves de remords. Les traits de l’amour blessèrent de bonne heure ce cœur trop aimant, dont souvent les blessures s’ouvrent et saignent encore… Cependant il nous est utile ; raillé tour à tour et vanté par ses compagnons, les airs de sa harpe, ses romances et ses joyeux récits font

CHANT TROISIÈM