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CHANT SECOND. 205

baudrier brodé d’or, ses sandales, ses jambes nues, et la plume d’aigle qui ornait ses cheveux.

Elle rejeta en arrière les plis de son voile ; et le roi, se levant de son siège, fut sur le point de s’écrier : — Guendolen ! — Mais c’était un visage plus ingénu et moins régulier, qui tenait le milieu entre celui de la femme et celui de l’enfant, et dans lequel il y avait le sourire naïf d’une simple mortelle, plutôt que l’attrait séduisant d’une fée. Dans la noble fierté de son front, on reconnaissait les traits de la race royale de Pendragon.

XV.

Elle dit en hésitant :

— Grand prince ! vous voyez une orpheline venant, au nom d’une mère qui n’est plus, réclamer la protection que son père jura de lui accorder. Ce serment fut prononcé dans le vallon solitaire de Saint-Jean.

Aussitôt le roi releva la suppliante, déposa un baiser sur son front, loua sa beauté, et dit que son serment serait accompli avant que le soleil se fût éclipsé dans l’Océan ; puis il regarda la reine avec un air qui exprimait l’aveu d’une ancienne faiblesse. Mais Genièvre, sans se troubler, lui répondit qu’elle était pleine d’indulgence pour la fragilité humaine ; et elle se tourna vers Lancelot en souriant.

XVI.

— Debout ! debout ! vous tous braves chevaliers ! Prenez vos boucliers, vos glaives, vos lances ; celui qui méritera le prix de la valeur recevra la main de ma Gyneth. La fille d’Arthur portera une riche dot à son époux : je lui donne Strath-Clyde et Reged, la ville et le château de Carlisle.

On entendit alors de toute part ces braves chevaliers crier à leurs écuyers et à leurs pages : — Apportez-moi mon armure ; amenez mon coursier ; ce n’est pas tous les jours que le courage peut conquérir une fiancée royale.

Les manteaux et les toques de cérémonie sont jetés de