Page:Oeuvres de Walter Scott,Tome II, trad Defauconpret, 1831.djvu/219

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CHANT SECOND. 213

mépris du sceptre adonisé ? Ma foi ! il aurait beaucoup à craindre : un rameau de ce vieux chêne serait ma baguette magique.

ii.

Ou, s’il est encore. de trop bonne heure pour nos petits-maîtres aux larges pantalons, et si les désœuvrés s’éloignent- rarement des allées sablées, grâce au ciel, la mode a créé des cœurs plus aventureux. La mode inspire des artistes qui dédaignent de suivre les règles de la vaste nature, et qui, dans leur art "pédantesqùe,-s’,arrogeant le droit de la limiter, condamnent toute enceinte qui con-tient plus de trois pieds carrés. Ce bosquet pourrait bien leur paraître un heureux terrain pour y dessiner leurs perspectives étroites.

La mode encore a ses poètes, qui ont l’habitude de ré-citer leurs lais- doucereux à la lueur de la bougie et en s’accompagnant du bruit des soucoupes, pendant que la — liqueur — succède au café. Quelques uns de ces bardes pôurraient bien venir s’égarer ici pour y méditer un impromptu.

Si un chasseur allait survenir à la suitede son épagneul et en s’annonçant par ses bruyantes clameurs ; ou si quel-que Juliette, possédée de la manie des comédies bourgeoises, s’avisait de choisir cet ombrage pour y répéter son rôle... Nous devons éviter avec le même soin pain tres, comédiennes, poètes et chasseurs ; tous ces insectes — qui voltigent dans l’atmosphère de la mode, hannetons, gtfépes ou papillons, sont à craindre pour nous, rien n’est dangereux comme leur bourdonnement ou leurs chuchotemens.

III.

Mais, 6 ma Lucy, dis-moi, nous faudrâ-t-il long-temps craindre encore cet essaim frivole, et nous abaisser à dis-simuler -avec de lâches précautions `les véritables senti mens de nos cœurs ?Tu n’as point de père ni de mère dont les justes désirs doivent disposer de la : main obéissante