Page:Oeuvres de Walter Scott,Tome II, trad Defauconpret, 1831.djvu/234

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228 LES FIANÇAILLES DE TRIERMAIN.

fléaux qui affligent les fils-des Hommes ; c’est nous qui di-.rigeons le souffledévastateur’ de-la tempête nocturne, et la peste qui exerce ses fureurs pendant le jour- : redoute la race dè Sahara, redoute le charme de Dahomay.

Ces accords perçansrésonnèrent d’une manière étrange sous les voûtes dont les -échos les prolongèrent au loin. Le chevalier dit en lui-même :

— Quand j’entrepris cette aventure, je jurai sur la croix de ne-pas m’arrêter, quel qu’en fût le succès. Je vois bien que je me trofrve entre cieux fatales-extrémités ; quel espoir de bitter avec ma seille épée contre des tigres et des esprits ? mais si-je recule., je n’ai, de l’autre côté, que la famine et le cruel désespoir. Puisque partout la mort m’attend, je ne dois pàs être indécis sur le choix que je .puis fairec.D.evant moi sont l’honneur et la gloire ; derrière, le .parjure et la honte : je serai fidèle à mon serment.

A-ces mots il tire sa bonne épée, détache une bannière des "parois de ‘la voûte, : et entre dans la redoutable galerie.

XXIII.

Les Africaines agitent leurs bras en poussant de sauvages clameurs deux tigres s’élancent. Roland — jette à l’un sa bannière pour que l’animal consume les efforts de sa rage contre ses plis flottans, pendant- que le chevalier frappe l’antre si heureusement, que la lame de son glaive lui traverse la gorge et les vertèbres du cou. Les autres tigres le’inenacent-de -leurs griffes en rugissant ; mais il suffit aux-Africaines-pour les retenir -du léger fil qui leur sert de laisse. Roland poursuit _saroute _au milieu d’eux avec. assurance- mais avec vitesse- toutefois. Il arrive à l’extrémité de la galerie, franchit une secondeporte, et lorsqu’il en ferma les battais sur lui, je vous laisse à penser si les voûtes en retentirent. A-ce bruit-se mêlèrent les-rugissemens des tigres, et les clameurs des Africaines