Page:Oeuvres de Walter Scott,Tome II, trad Defauconpret, 1831.djvu/235

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

CHANT TROISIÈME. 229

qui firent entendre cette espèce de chant de triomphe et d’adieu.

XXIV.

— Hurra ! hurra ! notre veille est.. terminée ; nous allons saluer de nouveau le soleil des tropiques ; pâles rayons des jours du Nord, adieu, adieu ; hurra ! hurra !

— Pendant cinq siècles votre pâle soleil a fait le tour de l’horizon dans cette froide vallée ; jamais le pied d’un mortel n’avait osé traverser la salle de la Peur.

— Guerrier, toi dont le cœur intrépide nous délivre de notre tâche, sois aussi heureux dans les autres épreuves, où un refus doit être ta résistance.

— Allons revoir le ciel brûlant de l’Afrique, le vaste Zwenga, le sublime Atlas, Sahara et Dahomayl-... mon-tons sur les vents... hurra l hurra !

XXV.

Ce chant magique se perdit dans l’éloignement, comme si les sons s’étaient égarés dans les airs ; cependant le chevalier .poursuivait hardiment sa route jusqu’à une salle splendide qui étincelait de lumière, comme si tous les trésors du monde y étaient confusément entassés ; car l’or, qui sur notre globe reste incorporé avec le sable ou avec une argile grossière, était lâ en lingots ou revêtu d’une empreinte royale. D’un autre côté, d’énormes barres d’argent perdaient leur éclat auprès du diamant, comme la lune pâlit à l’approche de l’aurore. Au milieu de ces richesses Roland aperçut quatre jeunes filles venues d’un climat lointain ; leur peau avait cette couleur cuivrée qui rougit quelquefois un ciel d’orage ; leurs mains portaient des corbeilles de palmier, et un tissu de coton enchatnait leurs cheveux ; leur taille était déliée, leur air timide, leurs yeux modestement baissés, leurs bras croisés et leurs genoux fléchis ; ce fut dans cette attitude qu’elles offrirent -à Roland la possession de tout ce qui frappait ses regards.