Page:Oeuvres de Walter Scott,Tome II, trad Defauconpret, 1831.djvu/56

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e de sa chevelure et de la barbe épaisse qui rend son air encore plus farouche. Il lave les traces sanglantes de son dernier combat, et ce guerrier terrible éprouve enfin la crainte et l’amour. Que fait Eivir !... Elle est revenue à la vie ; cependant elle reste muette, et ose à peine entr’ouvrir ses yeux bleus ; elle se plaît sans doute à épier en silence, et un peu confuse, les premières émotions du cœur d’Harold : la rougeur son front exprime la pudeur et l’espérance.

XIX.

Vainement le héros de Danemarck cherche des termes pour parler de ses nouveaux sentimens, sa bouche n’est familière qu’avec ceux de l’outrage et de la fureur. Il relève sa compagne timide, et lui dit avec une franchise martiale :

— Eivir, puisque tu as si long-temps suivi les pas d’Harold, c’est toi à ton tour qui dois guider les siens. C’est demain la fête de saint Cuthbert ; il verra devant son autel un chevalier chrétien amener une fiancée chrétienne : et l’on dira du fils de Witikind qu’il a été baptisé et marié le même jour.

Jeunes filles, puissent les doux aveux de vos amans être inspirés par la même franchise !

11) CONCLUSION. 12) Eh bien, Ennui, qu’as-tu qui te chagrine ? Pourquoi ces yeux distraits et cette bouche béante ? Tu n’as pas besoin de tourner la page, comme si c’était une feuille de plomb, ou de jeter le volume de côté jusqu’à demain. Sois content : j’ai fini, et je ne lasserai pas ta patience en empruntant une anecdote à Bartholin ou à Sporro. Pardonne à un ménestrel qui vient d’écrire six longs chants ; et qui dédaigne d’y ajouter une seule note.