Page:Omar Khayyám - Rubba'Hyyat, Charles Grolleau.djvu/35

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était privé de sa présence. Comme je lui reconnaissais sur ma pensée les droits d’un maître, j’allai visiter le lieu de sa sépulture, escorté par un guide. Celui-ci me conduisit au cimetière de Hira ; je tournai à gauche, sur ses indications, et découvris sa tombe. Elle se trouvait au pied d’un mur par-dessus lequel des poiriers et des pêchers balançaient leurs branches, et tant de pétales de fleurs y étaient tombés qu’elle en était entièrement recouverte. Alors je me souvins de ce qu’il avait dit devant moi, en la cité de Balkh, et je me mis à pleurer, parce que, sur la surface de la terre et dans toutes les régions du globe habité, je n’ai jamais vu quelqu’un de pareil à lui. Que Dieu — qu’Il soit béni et exalté — l’ait en sa miséricorde ! »

Cette tombe est, paraît-il, visible encore. Il y a quelques années à peine, deux petits rosiers, dont les boutures provenaient du jardinet qui la recouvre, furent plantés par les soins de l’Omar