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AU PAYS DE RENNES


« Ferme sous ses baisers, doucement ta paupière,
« Sur ton cœur innocent croise tes faibles bras
« Et que son nom sacré soit la seule prière
                  « Que tu dises tout bas !

« Dors et repose en paix, trop tôt viendront les larmes !
« L’instant heureux, enfant, est l’heure du sommeil ;
« Au pied de ton berceau la vie et ses alarmes
                  « Attendent ton réveil »

Un autre poète, M. Bernard de la Durantais dort du long sommeil dans le cimetière de Bruz ; mais il a, lui, un tombeau superbe sur lequel sont énumérés les emplois qu’il occupa et les honneurs qu’il obtint de son vivant.

M. de la Durantais fonda, à Rennes, en 1853, avec Turquety, Boulay-Paty et d’autres jeunes gens, la première Revue de Bretagne. Il fit représenter au théâtre de cette ville un opéra en trois actes : « Bretagne et Mercœur » qui n’eut qu’un succès d’estime. Il contenait, cependant, d’assez jolies mélodies. L’une d’elles, Les Laveuses de nuit, a été depuis rééditée sous forme de romance avec un magnifique dessin fantastique de Victor Lemonnier.

« Quand vous marchez, dans les bruyères,
« Sur le bord des torrents, la nuit,
« Prenez bien garde aux lavandières,
« Aux lavandières de minuit. »

M. de la Durantais fut, pendant plusieurs années, sous-préfet de