bataille, ô puissant fils de Comhal ! — Désolée est la demeure de Moïna ! le silence est dans la maison de ses pères !
Pour rendre les épithètes doubles de l’anglais, nous avons osé dire : — La fille aux seins blancs de la neige. — La vierge aux blanches mains de la tristesse. — Le fils aux yeux bleus de Sémo.
Ces rébellions aux exigences de la langue, ces fautes, si l’on veut, volontaires de notre part, deviennent pourtant obligées à quiconque veut rester dans une scrupuleuse exactitude. La tâche du traducteur est une tâche de patience et de courageuse abnégation : son amour-propre littéraire doit se taire devant les volontés impérieuses et quelquefois bizarres de l’auteur qu’il traduit ; il n’a plus de forme à lui ; sa manière est celle de l’original ; il calque et ne dessine pas ; son rôle, avant tout, est de s’effacer complètement. S’il cède à des habitudes de style et à des répugnances de goût, il amplifie, il paraphrase, il dénature.