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DES POÈMES D’OSSIAN.

de cette année (1775) que datent les humiliations sans nombre qu’il eut à essuyer de la part de Malcolm-Laing et de Johnson. Ce dernier, le plus grand savant et le plus âpre critique de son époque, ennemi déclaré de tout ce qui n’était pas anglais, nourrissait d’injustes préventions contre l’Écosse et l’lrlande. Cette aveugle partialité a dû influer sur son jugement, et il est permis de croire que l’origine écossaise d’Ossian et de son éditeur n’a pas peu contribué à la violence dont il fit preuve dans sa querelle avec Macpherson. Cependant il avait fait un voyage dans le nord


    bientôt un emploi plus lucratif encore s’offrit à lui. Le nabab d’Arcate cherchait, à Londres, un agent qui sût défendre ses intérêts auprès de la compagnie des Indes. Macpherson s’acquitta de cette fonction avec tant déclat et de succès, qu’il attira les regards au moment des élections parlementaires. Il fut nommé, en 1780, député de Camelford ; mais il garda, dans la chambre des communes, un silence qui surprit généralement. Il fut réélu, néanmoins, en 1784 et 1790. Il avait acquis dans l’intervalle, la terre de Betz, dans son pays natal ; et cliangeant ce nom en celui de Belleville, il y fit bâtir un vaste et superbe château. Ce fut dans cette délicieuse retraite qu’il espéra trouver le rétablissement de sa santé qui dépérissait avant l’âge. Mais il ne fit que languir, et mourut le 17 février 1796, dans les sentiments d’une grande piété. Son corps, d’après ses dernières volontés, fut transporté d’Écosse à Londres, et inhumé dans l’abbaye de Westminster, (Biographie universelle).