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DES POÈMES D’OSSIAN.

blanchissait à peine le front impérial de la Rome de Dioclétien.

4o  S’il est impossible que Macpherson ait pu recueillir des manuscrits dans un pays où l’on n’écrivait pas, il n’est pas impossible qu’il ait écrit, sous la dictée des chanteurs ou des récitateurs qu’il a rencontrés, les poèmes dont il a donné la traduction : ce n’est qu’ainsi que nous entendons ajouter foi à l’existence de ces manuscrits. La déclaration de la société highlandaise est formelle : elle a retrouvé des lambeaux poétiques contenant souvent la substance, quelquefois même l’expression littérale des poèmes traduits par Macpherson. Il est incontestable, d’après son rapport, qu’il a existé une poésie ossianique et


    cellules et des forêts, anciennes demeures des Druides. De cette vie de solitude leur vint le nom de Culdées (Cultores Dei) nom qui, dans la langue du pays, signifiait : personnes retirées.

    C’est avec l’un de ces Culdées qu’Ossian, dans l’âge le plus avancé, eut dit-on, sur le christianisme une discussion qui existe encore et qui dévoile de sa part la plus entière ignorance des dogmes du nouveau culte ; ceci prouve que le Christianisme venait à peine de s’introduire dans la Calédonie ; car, autrement, comment concevoir qu’Ossian, le premier par son rang et ses lumières, eût complètement ignoré une religion connue depuis quelque temps dans son propre pays.

    (Macpherson).