Page:Ovide - Œuvres choisies (trad. Panckoucke), Les Amours, 1858.djvu/309

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t’offriront un spectacle charmant. Là, tu pourras la contempler, l’admirer à loisir ; là, tu pourras lui parler du geste et du regard. Applaudis l’acteur qui représente une jeune fille ; applaudis encore plus celui qui joua le rôle de l’amant. Se lève-t-elle, lève-toi ; tant qu’elle est assise, reste assis, et sache perdre ton temps au gré de son caprice.

D’ailleurs renonce au futile plaisir de friser tes cheveux avec le fer chaud, ou de lisser ta peau avec la pierre-ponce. Laisse de pareils soins à ces prêtres efféminés qui hurlent sur le mode phrygien des chants en l’honneur de Cybèle. Une simplicité sans art est l’ornement qui convient à l’homme. Thésée, sans ajuster sa chevelure, se fit aimer d’Ariane ; Phèdre brilla pour Hippolyte, quoique sa parure fût simple ; Adonis, cet hôte sauvage des forêts, gagna le cœur d’une déesse.

Aime la propreté ; ne crains pas de hâler ton teint aux exercices du Champ de Mars. Que tes vêtements, bien faits, soient exempts de taches. Ne laisse point d’aspérités sur ta langue, point de tartre sur l’émail de tes dents. Que ton pied ne nage pas dans une chaussure trop large. Que tes cheveux, mal taillés, ne se hérissent pas sur ta tête ; mais qu’une main savante coupe et ta