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OVIDE

Si je l’avais, soudain des coursiers dans l’arène
M’emporteraient tourbillonnant.
Mon fouet mordrait rapide, où lâche irait ma rêne ;
J’appuierais ma roue au tournant.
Te verrais-je en ma course, adieu mon entreprise !
Des doigts mes guides d’échapper.
Ta vue, Hippodamie, aux carrières de Pise
Fit que Pélops faillit tomber.
Il vainquit toutefois, au gré de sa maîtresse :
Que tout amant triomphe ainsi !
Pourquoi t’éloignes-tu ? Même gradin nous presse ;
Le règlement m’aide en ceci.

Mais vous, de la tenue, à droite de ma belle ;
Vous la gênez, en vous penchant.
Repliez vos jarrets, vous placé derrière elle.
De grâce, un genou moins tranchant.
Ta robe sur le sol a ses franges traînantes ;
Relève-les, ou de ma main…
Robe, tu jalousais des jambes si charmantes :
Les voir, seule, était ton dessein.
Atalante eut ainsi jambe fine et charnue,
Que convoitait Mélanion ;
Diane a la pareille, alors que, demi-nue,
Elle poursuit biche et lion.
J’en rêve, et ne les vis : des tiennes que sera-ce ?
Tu fais brûler brûlant flambeau.
Je calcule, aux attraits semés à la surface,