Page:Ovide - Les Amours, traduction Séguier, 1879.djvu/54

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
48
OVIDE

De tes feux je voudrais que Tithon eût parlé :
Scandaleuse serait l’histoire.
Tu quittes ton époux, car l’âge l’a glacé ;
Ta roue ardente au loin l’évite.
Ah ! qu’en tes bras survînt quelque amant empressé :
« Arrête, ô Nuit ! » dirais-tu vite.

Sur moi de ton vieillard pourquoi donc te venger ?
Vous ai-je unis ?.. Qu’il t’en souvienne :
D’un long repos la Lune enivrait son berger ;
Et sa beauté vaut bien la tienne.
Jupiter même, au ciel las de te voir surgir,
Un soir, de deux nuits n’en fit qu’une.

— Je terminais ma plainte : elle sembla rougir,
Mais rien n’arrêta l’importune.