Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/425

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mais elle m’est encore plus nécessaire dans ces temps d’épreuve. Sans vouloir gâter les excellentes nouvelles qu’on vous a données de moi, il faut bien vous avouer que tout n’est pas encore pour le mieux, et que mon microcosme n’est pas devenu le meilleur des mondes possibles. De là bien des maux, un peu de fièvre quelquefois, et beaucoup de faiblesse, qui afflige madame Ozanam et ne permet pas monsieur de grands projets. Sans doute je nourris toujours l’espérance d’aller passer un mois à Paris, et l’hiver à Pise. Mais, puisque je trouve à Bayonne un climat fort doux. ne ferais-je pas sagement d’y achever mon exil, ou du moins d’y attendre le retour de mes forces ? Voilà, monsieur et très-cher ami, la question que vous m’aiderez à résoudre, car Dieu seul, sollicité par les prières de mes amis, peut montrer ce qu’il veut faire de moi. Sans doute il a voulu me sauver et m’accorder quelques jours de plus pour devenir meilleur qu’il en soit béni ! Mais son dessein est-il de me rendre la santé, ou de me faire expier mes péchés par de longues souffrances ? qu’il en soit encore béni ! Alors qu’il me donne le courage, qu’il, m’envoie la douleur qui purifie, et, s’il faut porter une croix, que ce soit celle du bon larron ! N’allez pas croire toutefois que je me désespère. Ce serait une grande ingratitude envers la divine Providence. Car si ma convalescence ne va pas aussi vite que je voudrais, elle m’a permis de faire