Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 2.djvu/58

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tianisme a toujours commencé, en rendant à l’esclave sa liberté morale, en préparant ce long et laborieux ouvrage de la liberté civile ; car, par cela seul qu’il était relevé à ses propres yeux, l’esclave se relevait aux yeux de son maître. Le dogme de l’égalité native de toutes les âmes reparaissait l’esclavage n’avait plus de fondement dans la nature, mais dans le péché, et le péché avait été vaincu par la Rédemption. Le maître chrétien ne pouvait plus croire qu’il possédait dans son esclave une nature inférieure à la sienne, sur laquelle il avait tous tes droits, même le droit de vie et de mort. Au contraire, saint Augustin disait qu’il n’est pas permis au maître chrétien de posséder un esclave au même titre qu’un cheval ; homme, il faut qu’il aime l’homme comme lui-même ; et un autre docteur, commentant la parole qui donne à Noé l’empire sur les animaux, répétait « En vous donnant sur les animaux de la terre le pouvoir de terreur et de tremblement, Dieu vous le refuse sur les hommes. »

L’esclavage subsiste donc chez les chrétiens mais le pouvoir sur la personne est à jamais aboli, et, par conséquent, l’esclavage perd la moitié de sa rigueur : l’esclave chrétien a droit aux choses sacrées. Il a droit a la famille, il a droit à la vie et a l’honneur, il a droit au repos : les Constitutions apostoliques, ouvrage apocryphe, mais qui remonte, sans contradiction, au cinquième siècle, décident