Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/279

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qui leur donnaient de riches vêtements, des monceaux d’or et des flots de vin. » Les Slaves occupèrent le pays dépeuplé. Les châteaux de Hall, de Magdebourg et de Hambourg furent construits sur la Saale et sur l’Elbe. Un pont fortifié commanda le fleuve, et, plus loin, le cours de l’Eyder, frontière des Danois, marqua la limite de l’empire des Francs[1].

En réunissant, comm ’on vient de le tenter, tous les souvenirs historiques et traditionnels de la guerre que Charlemagne fit aux Saxons, on y trouve, comme nous l’avions prévu, et en tenant compte -de la différence des siècles, tout le génie des croisades. C’est la même empreinte religieuse et militaire dans les récits contemporains seulement, au lieu de la chevalerie et de cette gloire fraternelle partagée entre les compagnons de Godefroi, ici tout l’héroïsme chrétien est dans la personne dé Charlemagne. Des deux côtés, les événements prennent le même cours. Toutes les guerres

  1. Eginhard, Annales. Poeta Saxo, ad ann. 799. Annales Francorum, etc. Poeta Saxo, ad ann. 803

    Copia pauperibus Saxonibus agnita primum
    Tunc fuerat, rcrum quas Gallia fert opulenta ;
    Praedia proestiterat quum rex compluribus illic,
    Ex quibus acciperent pretiosae~ tegmina vestis,
    Argentis cumulos, dulcisque fluenta Lyaei.

    Reichard, Germanien, p. 43. C’est de l’empire des Francs qu’il faut entendre l’inscription qu’on lisait sur la porte de la ville de Rendsburg :

    Eydora, Romani terminus imperii.