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gieux que dans le prologue de la loi. salique, et comme un écho des cris de triomphe qui avaient célébré les victoires de Tolbiac et de Vouillé[1].

L’Harmonie des Évangiles par Ottfried.

« On a vu beaucoup d’hommes écrire avec art, avec un labeur infini, pour étendre la gloire de leur nom. Certes, les Grecs et les Romains l’ont fait si bien, qu’ils vous ravissent ; ils ont mis dans leurs ouvrages un arrangement si parfait, que tout s’y lie comme des pièces d’ivoire soit que leur prose vous abreuve d’un vin bienfaisant, soit qu’ils mettent leur application à combiner des mètres ingénieux. Leurs vers sont pleins de douceur. Ils mesurent les pied longs et brefs avec tant de précision, que jamais une syllabe ne chancelle ; et les mesures châtiées tombent, comme le grain émondé s’échappe de la main qui l’a choisi. « Pourquoi seuls, entre tous, les Francs négligeraient-ils de chanter en langue franque les louanges de Dieu ? Jamais on n’a tenté de soumettre ainsi le chant à une règle sévère, droite, et parfaitement belle dans sa simplicité. Pourquoi les

  1. Christ, von Ottfried, herausgegeben von Graff.

    Was liuti vilo in Flize
    In managemo agaleize
    Sic thaz in scrib gikleibtin
    Thaz sic iro nomon breittin.

    Le poëme d’Ottfried ne me fait point oublier l’Harmonie des Évangiles en langue saxonne, connue sous le titre d’Héliand(der Heilende, le Sauveur), et dont M. Schmeller a donné une savante édition.