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ou du juge, et la porte s’ouvre à l’intervention du pouvoir séculier dans les élections épiscopales. Chilpéric, que les lauriers théologiques des empereurs d’Orient empêchant de dormir, dresse une confession de foi, et supprime le mystère de la Trinité. Un peu plus tard, et au nom de Sigebert II, le maire du palais Grimoald signifie au clergé d’Austrasie défense de s’assembler sans le commandement du souverain[1].

Un pouvoir si exigeant avec les évêques auteurs de sa fortune devait tout oser au temporel. C’était peu de conserver les charges de la cour impériale et ce qu’on nommait la milice du palais ; d’avoir des chambellans, des trésoriers, des référendaires, des.médecins et des rhéteurs attitrés. Ce n’était pas assez de maintenir les cadres de l’administration et les officiers gaulois, dont l’expérience épargnait aux barbares les fatigues et les erreurs d’un long apprentissage. Parmi les traditions romaines, le gouvernement des Mérovingiens n’en connut pas de plus précieuses que celles de la fiscalité. Il ne laissa perdre ni un nom d’impôt ni un moyen de recouvrement. Nous avons assisté aux rigueurs du cens territorial sous Chilpéric, quand les exacteurs, armés du cadastre, levaient une amphore de vin par arpent et poussaient les possesseurs du sol à ce point de désespoir, que plusieurs abandonnèrent

  1. Epistola Concilii Aurelian. apud Bouquet, IV, 103.Cf. Gregor. Turon., V, 45 ; D. Bouquet, IV. 118 . II, 47.