Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/424

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mée d’autrui. Il y a pourtant quelque attrait à s’enfoncer dans ces siècles injustement délaissés, à voir de près le travail dans toute son aridité, le travail sans gloire, mais sans lequel plus tard l’inspiration serait inutilement descendue sur des âmes incultes. C’est le spectacle des temps qu’on appelle barbares, dont il ne faut pas nier la barbarie, mais qu’on aurait cru moins ignorants, si on les avait moins ignorés.

Une critique plus équitable a commencé à tirer de l’oubli les générations de théologiens, de chroniqueurs, de grammairiens et de poëtes qui remplissent les siècles écoulés depuis Grégoire de Tours jusqu’à Jean Scot Erigène[1]. Sans revenir sur des études inaugurées avec tant d’éclat, je me réduis au point le plus négligé du sujet, et non le moins instructif. Je veux parler des écoles qui nourrirent ces générations laborieuses, et qui commencèrent l’instruction littéraire des peuples du Nord. On trouvera peut-être cette étude moins aride qu’elle ne semble, si on la poursuit, non dans une contrée, mais dans tout l’Occident, dont les destinées se tiennent si on la mène jusqu’à l’époque de Charlemagne, où paraît enfin l’ouvrage de tant d’efforts,

  1. Tiraboschi, Storia della Litteratura italiana, Nicolas Antonio, Bibliotheca Hispana vetus : Lingard, History of Antiquities of anglosaxon Church; Wright, Biographia Britannica, Baehr , Geschichte der raemischen Litteratur in dem Karolingischen zeitalter. Guizot, Histoire de la civilisation et Ampère, Histoire Litteraire de la France, t II et III.