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où de cette longue éducation latine sortiront les premières tentatives des langues modernes, et, du silence des cloîtres, les préludes de la poésie chevaleresque.

LES ÉCOLES ROMAINES

Les écoles impériales

L’empire romain, si on le considère dans ce qu’il eut de bienfaisant et de durable, paraît comme une grande école qui fit faire aux peuples de l’Occident l’apprentissage des lois, des lettres et de toute la civilisation. Les Césars y avaient pourvu, quand ils érigèrent l’enseignement en fonction publique quand ils ouvrirent les auditoires du Capitole. et que par leurs ordres trente-quatre maîtres grecs et latins y enseignèrent la grammaire, la rhétorique, la dialectique et l’éloquence. Au moment où les Germains forçaient les frontières, les empereurs chrétiens se gardèrent bien de fermer les écoles : ils les multiplièrent, ils en ouvrirent les portes aux barbares. Pendant qu’une constitution de Valentinien prévenait à Rome le danger de ce concours d’étudiants qui s’y faisait de toutes les parties du monde, nous avons vu comment Gratien avait assuré dans les villes des Gaules la dignité du professorat et la dotation des chaires. On peut juger de l’efficacité de ces mesures, et des clartés que jeta l’enseignement durant deux siècles, par le nombre des grammairiens, des commentateurs, des com-