Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/92

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fidèles, convaincu les hérétiques, jamais d’avoir évangélisé les païens. Il semble qu’attachés par leur ministère au séjour des cités, ils s’en éloignaient peu, et s’efforçaient d’y attirer le peuple des campagnes, pour le fixer autant que pour l’instruire. C’est du moins le sens des canons, qui exigent que tous les chrétiens viennent célébrer les fêtes solennelles dans les villes, sans qu’il soit permis, ces jours-là, aux prêtres des campagnes d’y offrir les saints mystères. Quarante évéques parurent au concile de Reims, tenu en 625. Ils s’appliquèrent à vaincre l’opiniâtreté des mœurs barbares par une suite de dispositions qui excommunient les homicides, qui défendent de réduire en captivité les hommes libres, qui soumettent à la pénitence publique les fidèles coupables d’avoir observé les augures~ ou mangé des viandes immolées. Toutefois ces défenses n’atteignaient encore que les chrétiens. Parmi ceux qui souscrivirent aux actes du concile, on trouve saint Cunibert de Cologne et saint Arnulf, homme de guerre, porté par la voix du clergé et du peuple sur le siége épiscopal de Metz, tous deux conseillers des rois d’Austrasie, tous deux Francs d’origine, et qui montrèrent, par la sainteté de leur vie comme par la sagesse de leur gouvernement, ce que pourrait le christianisme pour corriger l’âpreté du sang germanique. Arnulf figure parmi les ancêtres de Pepin le Bref et de Charlemagne, ces belliqueux propagateurs de la foi. Cunibert obtient là conces-