Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/118

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contemple par son Intelligence sa Bonté,- c’est son vouloir souverainement parfait dans lequel il se repose avec Amour ; sa Beauté, c’est l’accord admirable de son être et de son vouloir accord dont il jouit, se possédant lui-même par sa Toute-Puissance. Or, cette idée magnifique de la Divinité, le Christianisme la propose à l’homme comme le modèle de la perfection suprême vers laquelle il se sent entraîné ; il lui apprend que l’objet inconnu de ses vœux continuels, que cette nourriture dont son âme avait besoin, n’étaient autre chose que la Vérité, la Bonté, la Beauté infinies.

Ce serait néanmoins un triste bienfait d’avoir montré aux regards de l’âme le pain qu’elle demande sans lui laisser y porter les lèvres ; de lui avoir ouvert les portes du sanctuaire sans lui conférer l’initiation qui donne le droit d’eu franchir le seuil.

Le Christianisme donc initie l’homme aux choses divines, il le fait entrer en communication avec l’Intelligence souveraine, et lui laisse entrevoir une portion de la Vérité qui y réside. Cette vision se nomme Foi. Il l’élève ensuite à la source de l’éternel Amour, et l’associe à quelques-uns de ces mystères de Bonté qui en découlent sans cesse, et cette association se nomme Charité. Mais il ne le met pas de la même manière en possession de sa Beauté infinie. Car la terre est un séjour d’exil et d’épreuve,