Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/46

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et les groupes magnifiquement vêtus, et tout ce qui répandait ici la vie, le mouvement et la grâce, et vous croirez cette maison bâtie pour les plaisirs et pour les fêtes.

Mais c’est l’honneur de la royauté et de la noblesse castillanes d’avoir pris moins de soin de leur demeure que de ta maison de Dieu. Habitués à passer leur vie sous la tente ou sous le ciel des champs de bataille, qu’avaient-ils besoin de voûtes magnifiques et de lambris dorés ? Ils réservaient ce luxe pour les églises où résidait leur Maître, et pour les monastères où ils abritaient leurs veuves et leurs filles. De là le grand nombre de sanctuaires et de fondations religieuses qui faisaient l’ornement de Burgos : Saint-Esteban, beau vaisseau gothique, décoré des plus gracieux caprices de la renaissance; Saint-Gil et ses chapelles aux voûtes hardies Saint-Nicolas et son retable, où revit sculptée en pierre toute, la légende du saint. Partout des autels, des mausolées, de pieuses images, attestant la foi de ces familles orgueilleuses, violentes, mais après tout capables de foi et de repentir. La piété des rois a laissé sa trace dans deux grandes fondations qui résument trois cents ans d’histoire l’abbaye de la Huelgas et la chartreuse de Miraflores. Au sud-ouest de Burgos, et sur la rive gauche de l’Arlanzon, au bout de quelques allées vertés qui consolent la vue de la nudité des campagnes voisines, s’élève une forteresse monastique entourée d’une