Page:Péguy - De la situation faite au parti intellectuel dans le monde moderne, 1906.djvu/12

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que suivre à son égard, et à cet égard, sa politique générale, au moins sa politique générale comme elle nous apparaît dans les temps modernes, peut-être sa plus ancienne et traditionnelle politique générale. Nous voyons par tous les scandales que les journalistes et les journaux et l’État essaient de lui susciter aujourd’hui, aujourd’hui que le gouvernement de l’État, sinon ce ministère même fonctionnant comme tel, a entrepris de la persécuter, et que les journalistes et les journaux et ensemble le gouvernement de l’État ont par des moyens démagogiques entrepris de la déshonorer, — nous voyons combien toute sa politique est au contraire une politique d’apaisement, je dis dans cet ordre particulier, une politique de sagesse et de pacification, d’étouffement plutôt et de passement d’écritures par profits et pertes, une politique d’effacement du scandale et de qu’il soit bien entendu que c’est une affaire arrangée, et que l’on n’en parlera plus, une politique de mutuel honneur et de modestie et de silence, avec le minimum de foudres et d’excommunications, mineures, de fulminations, comme les nommait Clemenceau : romaines.

De sorte que l’on pourrait bien plutôt lui reprocher de manquer de dignité, que de bonté, de bonté humaine, comme on bêle aujourd’hui, lui reprocher de manquer d’un certain sens et de la revendication de sa propre grandeur.

C’est en somme aujourd’hui, et d’un mot, c’est proprement la politique de Néarque. Tel est en effet le retentissement de ces grandes œuvres du génie français, à toutes distances, à des distances infinies, que l’on n’a rien de mieux à faire, et de plus évocateur, et