Page:Péguy - Les Mystères de Jeanne d’Arc, volume 3.djvu/47

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DES SAINTS INNOCENTS

��Et pendant.

L'heure qui sonne est sonnée. Le jour qui passe est

passé. Demain seul reste, et les après demains Et ils ne resteront pas longtemps. Que vos examens de conscience et que vos pénitences Ne soient donc point des raidissements et des cabre-

ments en arrière, Peuple à la nuque dure,

Mais qu'ils soient des assouplissements et que vos examens de conscience et que vos pénitences et que vos contritions même les plus amères Soient des pénitences de détente, malheureux enfants,

et des contritions de rémission Et de remise en mes mains et de démission. (De démission de vous).

Mais je vous connais, vous êtes toujours les mêmes. Vous voulez bien me faire de grands sacrifices, pourvu

que vous les choisissiez. Vous aimez mieux me faire de grands sacrifices, pourvu

que ce ne soit pas ceux que je vous demande Que de m'en faire de petits que je vous demanderais. Vous êtes ainsi, je vous connais. Vous ferez tout pour moi, excepté ce peu d'abandonne-

ment Qui est tout pour moi. Soyez donc enfin, soyez comme un homme Qui est dans un bateau sur la rivière Et qui ne rame pas tout le temps Et qui quelquefois se laisse aller au fil de l'eau.

Ainsi vous et votre canot

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