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le m)^ stère

Actuellement, dit Dieu, c'est ainsi que je les vois;

Et pour mon éternité, éternellement, dit Dieu,

Par cette invention de mon Fils éternellement c'est

ainsi qu'il faut que je les voie. (Et qu'il faut que je les juge. Comment voulez-vous, à

présent, que je les juge. Après cela). Notre père qui êtes aux deux, mon fils a très bien su

s'y prendre. Pour lier les bras de ma justice et pour délier les bras

de ma miséricorde. (Je ne parle pas de ma colère, qui n'a jamais été que

ma justice. Et quelquefois ma charité). Et à présent il faut que je les juge comme un père. Pour

ce que ça peut juger, un père. Un homme avait deux

fils. Pour ce que c'est capable de juger. Un homme avait

deux fils. On sait assez comment un père juge. Il y en

a un exemple connu. On sait assez comment le père a jugé le fils qui était

parti et qui est revenu. C'est encore le père qui pleurait le plus. Voilà ce que mon fils leur a conté. Mon fils leur a

livré le secret du jugement même. Et à présent voici comme ils me paraissent ; voici

comme je les vois ; Voici comme je suis forcé de les voir. De même que le sillage d'un beau vaisseau va en

s'élargissant jusqu'à disparaître et se perdre,

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