Page:Péguy - Les Mystères de Jeanne d’Arc, volume 3.djvu/98

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le mystère

commence le véritable commencement)

Et alors ils aimeraient mieux avoir autre chose que la

lèpre. Je pense qu'ils aimeraient mieux attraper Une maladie qui leur plairait. C'est toujours le même

système. Ils veulent bien affronter les plus terribles épreuves Et m'olïrir les plus redoutables exercices, Pourvu que ce soient eux qui les aient préalablement Choisis. Là-dessus les Pharisiens s'écrient et font des

éclats Et poussent des cris et font des mines et ces exécrables

Pharisiens Sur tout prient disant : Seigneur nous vous rendons

grâces De ce que vous ne nous avez point fait semblables à

cet homme Qui a peur d'attraper la lèpre. Or moi je dis au con- traire, dit Dieu, C'est moi qui dis : Ce n'est pas rien que d'attraper la

lèpre. Je sais ce que c'est que la lèpre. C'est moi qui l'ai faite. Je la connais. Je dis : Ce n'est pas rien que d'attraper

la lèpre. Et je n'ai jamais dit que les épreuves et les exercices de

leur vie, Et les maladies et les misères de leur vie. Et les détresses de leur vie ce n'était rien. J'ai toujours dit au contraire et. j'ai toujours pensé Et j'ai toujours pesé que ce n'était pas rien. Et il faut bien croire qu'en effet ce n'était pas rien

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