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gauvain et sagremor.

selle, une belle parole ; je ne l’oublierai pas. »

En se rapprochant du chevalier qui se défendait si vaillamment, il reconnut Sagremor le desréé. Les trois gloutons le voyant venir avaient pris la fuite. « Généreux chevalier, lui dit Sagremor, qui êtes-vous ? — Ne me connaissez-vous donc pas ? Je suis Gauvain. — J’aurais dû le deviner, à la peur dont ces gloutons ont été saisis à votre approche. Ils m’avaient arrêté ce matin en réclamant mon cheval et mes armes : je les défendais de mon mieux. Mais dites-moi, sire, avez-vous rejoint quelques-uns de ceux qui ont entrepris comme nous la quête de Lancelot ? — Oui ; j’ai retrouvé Giflet devant le château de Loverzep. — Vous a-t-il dit comment il avait tenu prison après s’être éloigné de la Fontaine du Pin pour retrouver son cheval ? — Non ; mais en vérité, jamais chevalier ne fut aussi souvent pris que Giflet, et ce n’est assurément pas faute de prouesse. — Hélas ! nous n’avons pas été plus heureux, messire Yvain et moi : nous pourririons même encore dans la chartre de Marganor, un sénéchal du roi de Norgalles, sans un jeune chevalier qui fit, avant de nous délivrer, les plus belles armes du monde devant le château de l’Étroite, Marche. Il est de la maison de la reine, et