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sur les Végétaux

obtenue a toujours été relative à la couleur de la farine, en ſorte que la plus biſe m’en a donné près de dix onces par livre tandis que la plus blanche au contraire en avoit à peine trois onces.

Il réſulteroit d’après l’idée qu’on s’eſt formée de cette matiere glutineuſe que le pain le plus bis, c’eſt-à-dire celui qui contiendroit une plus grande quantité de ſon, devroit être le plus nourriſſant : or c’eſt tout le contraire, car on ſçait que le pain bis nourrit beaucoup moins que le blanc dont la couleur eſt due à l’amidon privé de plus de ſon qu’il eſt poſſible.

La confuſion des idées ſur l’eſpece de pain la plus nourriſſante, provient de ce qu’on ne diſtingue pas aſſez la véritable ſatiété qui réſulte de la quantité alimentaire de la fauſſe ſatiété dépendante du volume de nourriture. Le pain bis rassaſie ſans beaucoup nourrir, parce qu’il eſt plus compact & remplit ou ſemble remplir davantage l’eſtomach : le pain blanc au contraire nourrit ſans raſ-