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Mémoire

pre à l’homme eſt celle de la conſervation de ſon eſpece ; les ſuccès en ce genre méritent un tribut plus flatteur que l’admiration, je veux dire la reconnoiſſance du genre humain. L’art des ſubſiſtances ſemble étendre l’œuvre de la création, en ouvrant de nouvelles ſources de vie, & en arrachant à la nature le ſecret de nous nourrir lorſqu’elles nous refuſe nos alimens ordinaires. Si la matiere des productions nutritives & leur économie eût été approfondie de tous les tems, comme elle l’eſt depuis quelques années, par le zele ſçavant qu’animent les Sociétés Académiques, que de maux n’auroit-on pas prévenus, que de biens n’en ſeroit-il pas réſulté ? Faut-il que le malheur nous avertiſſe ſi ſouvent de pourvoir aux beſoins du malheur ! Tranſportons-nous à ces époques déſaſtreuſes où les fléaux réunis ne ceſſent de frapper que pour laiſſer combler nos maux par la faim dévorante, nous frémiſſons comme hommes ; comme philoſophes, nous admirerons peut-être l’énergie de l’induſtrie néceſſi-