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Mémoire sur les Végétaux

teuſe. Que d’efforts pour ſortir de l’abîme ! Quelques préjugés vaincus, quelques eſſais ſouvent plus funeſtes qu’utiles, quelques phantômes de ſuperſtition diſſipés, tel fut alors tout le fruit de l’induſtrie aux priſes avec la néceſſité. C’eſt à la ſcience à découvrir, & le beſoin cherchoit ſeul. La ſomme des maux fut bien plutôt groſſie que diminuée. Si dèſlors le génie éclairé eût été, pour ainſi dire, plus ſimple, plus communicatif, plus familier avec les premiers éléments de notre bonheur, oſons le dire, il auroit été plus bienfaiſant, il auroit ſauvé bien des Peuples.

Sans toucher à la gloire des Ariſtotes, des Deſcartes, des Newtons, & de leurs pareils, qu’au lieu de ſe tenir preſque toujours en quelque ſorte élevés au-deſſus de l’eſpèce humaine, ils fuſſent quelquefois deſcendus à la conſidération de nos premiers beſoins, que de biens n’euſſent-ils pas faits, quels droits n’euſſent-ils pas acquis à la reconnoiſſance de l’humanité ! Il eſt beau ſans doute d’éclairer les aſtres dans leur rou-