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sur les Végétaux

ſurlendemain il n’avoit pas même eu faim à l’heure du dîner, comme à ſon ordinaire. J’aurois fait quelque fonds ſur cette expérience, ſi un Camarade que j’interrogeai ſur la ſobriété de mon Convive, ne m’eût dit l’avoir vu à Vaugirard le dernier jour que je le traitois : il eſt vrai que je n’avois pas ſongé à lui recommander une autre abſtinence, peut être plus difficile à remplir pour un vieux ſoldat, celle du vin & des autres boiſſons alimentaires. Je préférai donc d’être moi-même l’homme dont j’avois beſoin pour mon expérience. J’avois dîné la veille à mon ordinaire, & mon repas étoit fini à deux heures ; & j’avois eu la précaution de ne pas ſouper. En conſéquence je pris le lendemain à midi, trois onces de ma poudre en forme de panade, & je fis dans l’après-dîner, plus d’exercice que je n’ai coutume d’en faire. Le ſoir vers les huit heures, je pris mes trois onces de poudre ſans aucun apprêt, je bus par-deſſus deux à trois verres d’eau & je travaillai dans mon laboratoire juſ-