Page:Parmentier - Mémoire sur les végétaux, 1773.djvu/87

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
85
sur les Végétaux

pauvres. Elle deviendroit très utile, par exemple lorſqu’un corps de Troupes s’éloigne du gros de l’Armée, pour une expédition quelconque, & que forcé de doubler ſa marche & d’aller à la légere, il ne peut être ſuivi par les vivres. Au lieu de charger le ſoldat d’une proviſion pour pluſieurs jours, proviſion ſujette à ſe gâter, on lui diſtribueroit de cette poudre dont il fera en un moment une panade à laquelle il ajouteroit les ſubſtances alimentaires qu’il trouveroit ſur ſa route : tantôt ce ſeroit des graines légumineuſes, tantôt des racines ou des plantes potagères, quelquefois du lait. Enfin le Soldat ſoutiendroit la fatigue avec plus de courage, n’auroit pas continuellement ſoif parce que la panade eſt une nourriture humectante, & ne ſeroit point par conſéquent expoſé à ſe déſaltérer avec des fruits non-murs & des eaux boueuſes & mal ſaines qui, avec le pain gâté, produiſent des effets cruel dont j’ai ſouvent été témoin. Quelles circonſtances plus heureuſes pour préſenter ces