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ſur les Végétaux nouriſſans.

l’agrégation, déchirer les réſeaux fibreux qui le renferment, & ne plus faire uſage du réſidu exprimé que ſous la forme de bouillie, ce qui, loin de concourir à la ſalubrité des pommes de terre, n’en formeroit qu’un aliment fade, peſant & indigeſte.

Le règne végétal, je le répète, n’offre pas une nourriture plus ſaine, plus commode & moins diſpendieuſe que la pomme de terre. On ſait de quelle reſſource elle fut en 1740 aux Irlandois ; quantité de ſamilles auroient été moiſſonnées ſans ce ſecours : l’avidité avec laquelle on voit les enſans dévorer cet aliment, la préférence qu’ils lui donnent ſur la châtaigne dans les cantons où ce fruit eſt la nourriture journalière, ſembleroient prouver qu’elle eſt très-analogue à notre conſtitution : les perſonnes de tout âge & de toutes fortes de tempéramens, en font uſage ſans en avoir jamais été incommodées. Ces racines ont été dans la dernière guerre d’Allemagne, la reſſource de beaucoup de ſoldats qui, ſéparés du gros de l’armée, auroient ſuccombé à la ſatigue & à une ſaim dévorante, s’ils n’euſſent trouvé des pommes de terre qu’ils ont mangées avec