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Recherches

ſuppoſe deux pâtes d’une égale conſiſtance ; l’une fera compoſée de quatre livres de pulpe de pommes de terre & autant de farine de froment, l’autre de huit livres de farine de ce grain ſans mélange ; la première fournira moins-de pain, qui contiendra plus d’eau & ne nourrira pas autant que la ſeconde maſſe, parce qu’enfin la pomme de terre ne ſauroit produire qu’un tiers au plus de ſon poids en matière farineuſe, comparable à la farine de nos grains, le ſurplus n’eſt que l’eau de végétation qui tient les principes de ces racines écartés les uns des autres & dans un état de diviſion extrême.

Quant à la diſparition des pommes de terre dans le mélange mentionné, ce phénomène n’a pas plus de droit de cauſer de la ſurpriſe que celui que l’expérience journalière nous met continuellement ſous les yeux, lorſqu’on aſſocie, par exemple, avec la farine de froment des fruits pulpeux, tels que le potiron, la citrouille, les tiges herbacées des plantes, les racines charnues ; toutes ſubſtances qui ſans être farineuſes pourroient, à l’inſtar de nos tubercules, s’aſſimiler avec la pâte de froment, de manière à ne plus être reconnues que par l’organe du goût,