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ſur les Végétaux nouriſſans.

point de ces différens pains : il y a des cantons qui, dans les temps d’abondance, ne produiſent pas aſſez de grains pour nourrir leurs habitans plus des deux tiers de l’année. Les pommes de terre remplaceroient ceux qu’on tire de l’Étranger ſouvent à grands frais. Ces mêmes cantons n’auroient-ils retiré que le douzième de leur récolte ordinaire, ils auroient du pain toute l’année ; enfin s’il y avoit diſette totale de grains & abondance de pommes de terre, le pain de ces racines compléterait la ſubſtance journalière, & remplaceroit l’aliment habituel ſans aucun inconvénient.

En inſiſtant ſouvent ſur les circonſtances où l’on pourroit avoir recours à ma propoſition, je deſirerois éclairer ceux qui, par amour du bien public ou par des préoccupations particulières, pourroient prendre de mon travail, une opinion trop haute ou trop déſavantageuſe. Quant aux critiques qui jugent les travaux ſans en approfondir l’objet, & qui, nageant dans l’abondance, s’imaginent que leurs concitoyens ne ſont pas plus expoſés qu’eux à manquer de pain ou à le manger