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Recherches

fort mauvais ; je ne puis me flatter de changer leur diſpoſition.

La pomme de terre ayant des détracteurs, il étoit naturel qu’on eſſayât de donner du ridicule à celui qui s’en montroit le défenſeur zélé ; mais je ne me ſuis jamais aveuglé ; ſans doute, on a dit trop de bien & trop de mal du pain de pommes de terre. L’enthouſiaſme ſait naître des contradicteurs ; la critique trop ſévère produit quelquefois le découragement : tant que mon travail n’offrira qu’un phénomène chimique qui renverse les principes établis, je croirai n’avoir procuré à la ſcience qu’un ſeul petit fait propre à rendre circonſpects ceux qui ſe hâtent de prononcer d’après les règles générales. Mais ſi ce travail peut devenir utile à la ſociété, ſi l’expérience & l’obſervation le ſimplifient au point de le mettre à la portée du bon Cultivateur accoutumé à vivre de pain, & qu’environné de terreins à pommes de terre, il parvienne à préparer avec ces racines ſon aliment journalier, c’eſt alors que je croirai avoir acquis quelques droits à la reconnoiſſance des bons Patriotes. Tel eſt le langage que j’ai toujours tenu ;