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Recherches

diſpoſé par la combinaiſon que la ſimple cuiſſon opère, à paſſer dans le cours de la circulation, à ſe mêler avec nos liqueurs & à prendre bientôt le caractère animal dont il paroît éloigné dans l’état naturel.

Les racines ſont donc pourvues de ſucs auſſi affinés & auſſi élaborés que les autres parties de la fructification des Plantes ; au printemps elles en regorgent, mais ce ſuc trop aqueux n’a preſque point de propriété : diſtribué durant l’été dans la totalité du végétal, il retombe en automne dans les racines qui s’en ſont épuiſées pour les beſoins de la floraiſon & de la fructification, s’y façonne & acquiert bientôt tous les caractères qui lui conviennent.

Or ſi preſque toutes les racines, même celles cultivées avec intelligence, ont un goût ſauvageon herbacé, c’eſt vraiſemblablement parce que deſtinées à ſervir la Plante dans l’obſcurité, elles n’ont pu recevoir les influences immédiates de l’Aſtre dont l’ombre eſt ſouvent très-préjudiciable à la ſaveur exquiſe de nos fruits ou ſemences.

Si l’on pouvoit douter que les racines les plus groſſières ; c’eſt-à-dire, les plus abondantes