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Recherches

la greſſe ; que ces moyens ſont capables d’améliorer un fruit quelconque, mais jamais de le dénaturer immédiatement. La greffe & la fécondation des fleurs voiſines apportent, il eſt vrai, des variétés dans les germes relativement au ſemis futur ; mais le fruit d’un arbre quel qu’il ſoit, greffé, regreffé ſur lui-même, ſera toujours le même fruit, un peu plus gros, un peu plus mince, agréable à la vue & au goût, ſelon les années, les terreins, les aſpects, &c. &c.

Cette Obſervation applicable à toutes les Plantes, démontre que nous ne pouvons point changer les principes préexiſtans dans les végétaux, ni empêcher qu’une racine eſſentiellement vénéneuſe ou ſalutaire, ne produiſe ſon effet d’une manière plus ou moins intenſe, furtout quand cet effet dépend d’une ſubſtance matérielle, ſoit gommeuſe, ſoit réſineuſe. Ainſi nous voyons le marron-d’Inde être d’autant plus amer, que la ſaiſon lui a été plus ſavorable, le colchique, la bryone, le pied-de-veau, les renoncules, devenir plus brûlans & plus cauſtiques dans les terreins qui conviennent le mieux à leur végétation, tandis que nos racines potagères