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ſur les Végétaux nouriſſans.

n’oublions point de faire encore remarquer que les premiers étant détériorés, leur altération ſe manifeſte à la première inſpection, ils ont un goût & une odeur particulière que rien ne ſauroit maſquer : très-souvent même ils ſont déformés, & les accidens ſurvenus dans les différentes époques de leur fructification, n’échappent à aucuns de nos ſens exercés.

Les animaux, au contraire, dont nous nous nouriſſons, ſont expoſés à devenir mal-faiſans par une foule de circonſtances preſqu’étrangères aux végétaux ; ils peuvent être morts de maladies peſtlilentielles ou pour avoir brouté des Plantes vénéneuſes ſans montrer à leur extérieur des marques ſenſibles d’altération, & en ſuppoſant qu’il fût poſſible de s’en apercevoir, l’art du Cuiſinier, qui n’eſt que l’art de déguiſer les ſaveurs principales, les rendroit inſenſibles par le moyen des aſſaiſonnemens.

Ceux qui prétendent que la chair eſt ſaite pour nourrir la chair, & que plus les ſubſtances alimentaires ont d’analogie avec elle, plus auſſi elles doivent avoir le privilège de nous nourrir, ceux-là, dis-je, ne font pas