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Recherches

ils auroient avancé quelque choſe de vraiſemblable, mais c’eſt le pain en général qu’on a calomnié pour prodiguer des éloges à l’uſage du riz & de la bouillie, dont la préparation aſſujettit infiniment plus que le pain, ſans en réunir les avantages.

On ne connoît guère d’aliment pour lequel il ne faille quelques précautions avant de s’en ſervir : la première attention que demande l’École de Salerne, c’eſt que le pain ne ſoit pas mangé au ſortir du four, car en cet état il eſt collant, pâteux & on l’a vu produire des indigeſtions, des maux d’eſtomac, des gonflemens & autres affections ; rien n’eſt même plus préjudiciable pour les dents, que le pain chaud : on ſait que c’eſt le moyen dont ſe ſervent les ouvriers pour ramollir l’ivoire ; on ne ſauroit donc trop blâmer cette habitude de manger des tartines au beurre toutes brûlantes. Les Éphémérides des Curieux de la Nature, font mention de quatre jeunes gens qui ayant été quelques jours ſans rien prendre, mangèrent de bon appétit une très-grande quantité de pain qu’on venoit de retirer du four, trois périrent en une demi-heure & le quatrième les ſuivit peu après.