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ſur les Végétaux nouriſſans.

malheureux concitoyens à cette affreuſe alternative ou de ſe nourrir des choſes les plus mal-saines ? notre vanité & le luxe des grandes villes, qui, comme l’obſerve M. Boſſu dans ſes nouveaux Voyages en Amérique, leur ôte la ſubſiſtance principale pour la faire voler ſur les têtes évaporées des coquettes & des petits maîtres. Il faut de la poudre pour poudrer nos perruques, dit le citoyen de Genève ; voilà pourquoi tant de pauvres n’ont point de pain.

Nous ferons cependant obſerver que la totalité de l’amidon n’eſt pas conſacrée à ce dernier objet, car nos Manuſactures de papiers & de cartons en conſomment la plus grande partie ; les accommodages exigent infiniment moins de poudre, depuis que les Perruquiers ſe ſervent de la houpe de cygne, invention qui, ſi elle eût été imaginée dans la vue d’être utile, auroit dû mériter à ſon auteur une récompenſe. En 1774, l’Impératrice rendit une Ordonnance qui défend aux ſoldats de ſe poudrer : ailleurs, on coupe les cheveux aux Troupes pour ménager l’amidon.

On ſent bien que pendant que dureroit la diſette il faudroit interdire les Amidoneries, &