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ſur les Végétaux nouriſſans.

quelque précaution pour ne laiſſer contracter aucune mauvaiſe odeur au ton ; cette liqueur eſt aſſez agréable ; elle en rafraîchiſſante, & ſa ſaveur eſt vineuſe, tirant ſur l’aigre, c’eſt enfin la limonade des pauvres habitans de la campagne.

Il faut ſi peu de choſe pour concilier à l’eau la propriété vineuſe & déſaltérante qu on pourroit encore ſe diſpenſer de dérober les fons aux beſtiaux ; un peu de miel ou de ſucre, quelques racines ſucrées étendue, dans beaucoup de liquide, ſuffiroient : dans ce cas tous les fruits ſauvages pourroient auſſi fournir une boiſſon acidule, & les végétaux farineux, cultivés ou non ne devroient jamais, dans les temps de diſette, ſervir qu’à la nourriture.

Il faudroit encore que les Boulangers fuſſent autoriſés à ne fabriquer, dans les temps où la denrée ſeroit chère & rare, que de gros pains de douze livres au moins, les petits pains de luxe exigent beaucoup de pâte & prouvent un déchet conſidérable durant leur cuiſſon ; d’ailleurs on enlève à une groſſe maſſe de pain le morceau calculé ſur les beſoins ;