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Recherches

on ſe croit obligé par décence ou même par économie, de manger ſon petit pain.

La nourriture a tant d’influence ſur la ſanté, la vigueur & la population, qu’on ne ſauroit trop veiller à ce qu’elle ſoit toujours en quantité ſuffiſante, compoſée de choſes ſaines & préparées convenablement. On a cependant cherché à établir qu’il falloit que le peuple fût conſtamment nourri d’alimens groſſiers, peu ſubſtantiels & ſans apprêt, afin que partout & dans les temps de détreſſe, il pût aiſément endurer la faim, comme ſi les viſcères étoient en état d’eſſuyer toutes les privations, sans que leur jeu & leurs fonctions ne duſſent perdre leur mécaniſme ; cette prétention eſt preſque auſſi originale que celle de ce Particulier, qui voulant accoutumer ſon cheval à jeûner, trouva fort extraordinaire qu’il fût mort au moment préciſément où il alloit vivre ſans manger.

Loin de nous ces infames maximes qui ne ſervent qu’à étouffer le ſentiment affligeant qu’inſpire l’état miſérable du peuple dans les temps de diſette & à juſtifier notre inſenſibilité : on a cherché à établir que l’homme