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ſur les Végétaux nouriſſans.

temps la combinaiſon des principes des grains, qu’un défaut de maturité n’a pas encore perfectionnés ; de plus, c’eſt un moyen certain de mettre des proviſions immenſes de grains en état de ſe conſerver des ſiècles, & de ſouffrir ſans riſque le ſéjour de la mer & les voyages de longs cours dans les pays les plus brûlans : lorſque les proviſions pour les Colonies ſe gâtent dans leur traverſée, on ne doit en accuſer que ceux qui ſe ſervent de blés peu ſecs ou qui ont négligé de les étuver.

Pour transformer les grains en comeſtibles, il faut d’autres ſoins & des manipulations différentes, qui influent également ſur l’abondance & les effets de la nourriture : combien de ſiècles écoulés avant qu’on connût l’art de retirer des grains la totalité de la farine qu’ils contiennent, & que la moitié reſtoit confondue dans les ſons ? Quelle dut être alors la conſommation ? ſaut il s’étonner ſi les diſettes étoient plus fréquentes, & ſi les animaux auxquels on donnoit les gruaux à manger, regorgeoient de nourriture lorſque les hommes broutoient l’herbe & n’avaient pas de pain ? Les moutures défectueuſes ſont des fléaux dans les temps où