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Recherches

les grains ne ſont pas abondans : mieux ſoignées dans les provinces, elles rendraient des ſervices infinis à l’État & au Public.

Il falloit autrefois quatre ſetiers de blé, mesure de Paris, pour la ſubſiſtance d’un ſeul homme ; depuis, ces quatre ſetiers ſont réduits à trois : la mouture économique ayant encore opéré une réduction, deux ſetiers ſuffiſent aujourd’hui, tandis que dans la plupart de nos Provinces où l’on ignore encore le procédé de remoudre les gruaux, il faut peut-être employer trois ſetiers & même plus pour opérer le même effet : les moutures défectueuſes peuvent donc concourir à rehauſſer le prix du pain, autant que les années pluvieuſes, les dégâts de la grêle & du vent, les différens accidens qui font maigrir, noircir, rouiller & germer les blés pendant & après leur végétation ; ce ſeroit donc une richeſſe preſque inconnue dans le Royaume, qu’une bonne Meunerie, puiſqu’il ſeroit poſſible d’épargner près d’un tiers des grains qu’on y emploie, d’où s’enſuivroit l’abondance dans la circonſtance où l’on croiroit n’avoir que le néceſſaire, & la ſuffisance quand on pourrait craindre des diſettes.