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ſur les Végétaux nouriſſans.

tout convertir en pain, en prouvant que la plupart des ſubſtances, deſtinées à la nourriture, perdoient une grande partie de la faculté alimentaire dès qu’on les ſoumettoit à une préparation pour laquelle elles n’étoient pas propres. L’Europe eſt le petit coin du Monde où l’uſage du pain eſt devenu le plus ſamilier ; beaucoup de contrées qui en dépendent, n’en font pas même leur nourriture principale : en France même, où cet aliment paroît plus indiſpenſable qu’ailleurs, n’avons-nous pas des cantons où non-seulement les pommes de terre en nature en tiennent lieu y mais encore la châtaigne ou d’autres farineux avec leſquels on fait de la bouillie, des galettes & non du pain !

Toutes ces raiſons bien connues, & une infinité d’autres ſur leſquelles j’ai beaucoup inſiſté, & qu’il ſeroit trop long de rappeler ici, prouvent de reſte que, ſi je propoſe d’introduire la pomme de terre dans la pâte des différens grains, ou d’en faire du pain ſans aucun mélange, je ſuis bien éloigné de prétendre que ce ſoit l’unique forme qu’il faille donner à ces tubercules pour s’en alimenter.