Page:Parmentier - Recherches sur les végétaux nourrissans, 1781.djvu/586

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Recherches

Je le répète, ce n’eſt que dans la circonſtance où il n’y auroit pas ſuffiſamment de grains pour fournir à la conſommation journalière ; alors ne ſeroit-il pas eſſentiel d’avoir de quoi les remplacer, puiſqu’il faut absolument du pain aux hommes, & que ſi l’aliment ne leur eſt pas préſenté en cet état, ils croient n’être pas nourris ? le peuple, en ceci comme en toute autre choſe, ſe tient bien plus à la forme qu’au fond, ſur-tout dans les temps de détreſſe ; il lui ſaut ſa nourriture habituelle ſous la figure accoutumée, quel qu’en ſoit l’état ſubſtanciel : on a vu dans les années malheureuſes, des Seigneurs bienfaiſans faire préparer chez eux du très-bon riz, qu’on refuſoit avec ce refrain, ce n’eſt pas-là du pain.

Il ne faut pas regarder toujours cependant le bénéfice de changer la pomme de terre en pain, comme ſatiſfaiſant ſeulement l’imagination du peuple, & ſans vouloir déprécier ici l’uſage où l’on eſt de manger cette racine avec toute ſon eau de végétation, j’obſerverai que dans le cas où il ſeroit néceſſaire de la convertir en pain, cette forme